La LHJMQ connaît une année plus faible

Crédits photo: Jean Lapointe

La saison dernière dans la LHJMQ déchirait les experts. Les 4 meilleures équipes enchaînaient les victoires à un rythme fou au point où chacune pouvait être favorite pour remporter les grands espoirs. Or, un an plus tard, il est difficile de voir une autre équipe favorite que le Drakkar. Est-ce que la LHJMQ est plus faible que l’année dernière? Est-ce que la séquence de coupe Mémorial pourrait se terminer? 

2022-2023

On est en janvier, les Olympiques viennent de mettre la main sur l’excellent Riley Kidney, un pointeur de plus de 100 points/saison et Francesco Lapenna, un excellent gardien de 20 ans. Du côté des Remparts, c’est l’excellent centre de 19 ans Justin Robidas qui fait son arrivée de même que Jérémy Langlois, un très bon défenseur offensif. À Halifax, le directeur général fait le plein d’attaquants de haut niveau en Alexandre Doucet et Josh Lawrence. Finalement, le Phoenix a tout cassé en réalisant 3 acquisitions de taille avec Marc-André Gaudet, Jakub Brabanec et Jacob Melanson.

À la fin de la saison, les Remparts se classaient premier dans la LHJMQ avec 53 victoires, un PCT de .801, un différentiel de +126 et deux joueurs au-dessus de 100 points. Les Mooseheads n’étaient pas très loin derrière avec 50 victoires, un PCT de .787, un différentiel de 139 et le meilleur marqueur de la ligue en Jordan Dumais. Sherbrooke a aussi terminé l’année avec 50 victoires, un PCT de .772 et un différentiel de +145. Enfin, les Olympiques ont terminé la saison sur une séquence de plus de 20 victoires de suite pour un total de 49. Ils étaient quasi-inarrêtables à la fin de la saison.

Quatre clubs, quatre superpuissances. Ce sont les mêmes équipes qui se sont retrouvées dans le carré d’as. Ce sont finalement les Remparts de Québec qui ont tout raflé en remportant la coupe Gilles Courteau et la coupe Mémorial avec une fiche éliminatoire de 19 victoires, 3 défaites. Difficile de faire mieux.

2023-2024

Le mois dernier, le Drakkar a fait 3 bonnes acquisitions en Gravel, Arsenault et Booth. Rien d’énorme, mais des échanges qui améliorent l’organisation. Drummondville c’est Komarov, Gaudet, Huchette et Gendron qui se sont ajoutés à l’organisation aux fêtes. De loin l’organisation qui s’est le plus améliorée. Les Tigres ont ajouté Luneau, la meilleure prise de la période des transactions, s’il joue des matchs d’ici la fin de l’année…et le très bon Joseph Henneberry. Les Huskies ont accueilli Sam Savoie et Ty Higgins et finalement à Halifax c’est Lou-Félix Denis et Jan Sprynar qui ont fait leur arrivée. 

Or, contrairement à l’an dernier, le top 5 est divisé en plusieurs catégories. Baie-Comeau est dans une catégorie à part avec 38 victoires en route pour…55! Ils sont menés par le joueur de 20 ans Justin Gill et par Justin Poirier, un jeune attaquant de 17 ans, mais aussi l’un des meilleurs buteurs de la ligue. Pas si loin derrière, on retrouve Raoul Boilard, un autre joueur de 17 ans éligible au repêchage. L’organisation représente un beau mélange de jeunes et de vétérans avec un succès inattendu.

Dans la 2e catégorie, on retrouve les Huskies et les Voltigeurs. Deux équipes bourrées de talent, supérieures sur papier au Drakkar, mais dont la constance fait défaut. Malgré tout, les Voltigeurs sont sur toute une séquence avec aucune défaite en temps réglementaire à leur 16 derniers matchs et pourraient rattraper Baie-Comeau d’ici la fin de l’année.

Dans la 3e catégorie, on retrouve les Mooseheads et les Tigres, deux organisations à grand potentiel, mais qui déçoivent. À grand potentiel, puisque c’est deux organisations qui étaient d’une certaine manière en avant de leur cycle l’an dernier. En effet, bien que les Tigres aient déçu en séries éliminatoires, leur saison régulière a été plutôt impressionnante. Cette année la progression est inexistante, leurs acquisitions ont été minimes et les résultats le sont tout autant avec un PCT de .678 à leur “grosse saison”. Du côté des Mooseheads, ils ont atteint la finale, c’est l’équipe qui a donné le plus de fil à retordre aux champions. Mais cette année c’est difficile, l’équipe manque clairement de profondeur et de physicalité. La période des transactions fut décevante avec trop peu d’acquisitions d’impact. Sur la glace, ils sont capables du meilleur comme du pire. À voir s’ils réussiront à trouver de la constance en séries.

Alors, d’une part on peut affirmer que la saison 2022-2023 fut exceptionnelle au niveau performance et d’autre part on peut affirmer sans aucun doute que la saison présente est nettement moins puissante malgré de bonnes équipes. Maintenant, est-ce qu’une équipe de la LHJMQ peut continuer la longue séquence de victoires de suite à la coupe Mémorial et la remporter pour une 5e saison de suite? C’est ce que les prochains mois nous diront !

Étienne Dumas