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La saison inattendue de Thomas Darcy - Entrevue exclusive

  • Photo du rédacteur: Emile Beausoleil
    Emile Beausoleil
  • 8 juin 2023
  • 6 min de lecture

Crédit photo: Vincent Éthier l LHJMQ

Thomas Darcy est un défenseur de 19 ans natif de Lachenaie. Le numéro 64 des Remparts a connu un début de saison difficile à Moncton avant de changer d’adresse en décembre. Il terminera sa saison avec deux bagues, celle du trophée Gilles-Courteau et celle de la coupe Mémorial.


Un début de saison long et difficile à Moncton :


Thomas en est à sa troisième saison avec les Wildcats, il a donc un poste comme défenseur vétéran. Ignoré au repêchage avant le début de la saison, Darcy veut tout casser en espérant entendre son nom être appelé au prochain repêchage de la LNH. Malheureusement, le défenseur se fait atteindre par une mise en échec au niveau du genou et devra attendre quelques mois avant de pouvoir toucher la glace à nouveau. Pendant 9 semaines, il doit s’entrainer en espérant pouvoir retrouver sa forme physique ; « C’était très dur de ne pas pouvoir toucher la glace et voir les autres le faire. Je me suis entrainé pendant 9 semaines pour pouvoir revenir au jeu en décembre. ». Les efforts payent pour le Lachenois qui reçoit le feu vert en novembre, donc quelques semaines plus tôt que prévu. Malgré la blessure, le numéro 7 des Wildcats récolte 5 points en 11 parties jouées.


Une transaction bénéfique :


Les joueurs de 19 ans sont des atouts pour les équipes qui aspirent aux grands honneurs, car ils sont matures et en fin de développement. Thomas fait partie de cette catégorie et il sentait qu’il allait peut-être changer d’adresse ; « J’avais des doutes que j’allais bouger aux fêtes, nous n’étions plus à la même place. J’avais une bonne entente avec mon directeur général et il n’allait pas m’échanger si ce n’était pas pour améliorer mon sort. ». C’est le 18 décembre que l’affaire se conclut, Thomas Darcy est maintenant un Rempart de Québec. L’échange est bénéfique pour les trois clans puisque Moncton reçoit un choix pour leur jeune équipe, Darcy atterrit dans l’équipe à battre et Québec met la main sur un défenseur vétéran qui est responsable ; « C’était dur sur le coup de quitter l’équipe de ma première chance, mais une fois arrivé à Québec, je n’étais vraiment pas déçu. Patrick cherchait un défenseur qui est responsable dans sa zone et qui est capable de jouer sur l’avantage numérique. Je coordonnais parfaitement à ça. ».


L’arrivée à Québec :


Certains déménagements peuvent être plus difficiles que d’autres, mais dans le cas du numéro 64 des Remparts, ce changement n’a rien de négatif. Passer de Moncton à Québec signifie beaucoup de choses pour lui puisqu’il se rapproche de la maison « C’est motivant de savoir que tes proches sont dans la place pour te regarder jouer, à Moncton ce n’était pas si simple. Le plus grand changement pour moi, c’était le nombre de partisans présents aux matchs, jouer devant des dizaines de milliers de personnes, c’est assez unique. ». Le jeune homme a été placé en famille de pension dès son arrivée à Québec. Il vit avec une petite famille et s’occupe de son jeune « frère » comme si c’était le sien « C’est plaisant ici, mes parents de pension m’ont accueilli comme l’un des leurs et leur garçon joue au hockey donc je l’aide avec ça. ». Bien qu’à l’extérieur du hockey tout se passe bien, il est à Québec pour aider les Remparts. Patrick Roy a des attentes envers le jeune homme et il ne compte pas le décevoir « On m’a acquis pour mon jeu responsable, mon rôle est moins offensif donc je joue simple et je limite les erreurs. Je fais ce qu’on me demande et à date ça fonctionne. ». Darcy a disputé 23 parties avec les diables rouges et a récolté 10 points. Les Remparts connaissent une fin de saison plus difficile, mais terminent tout de même au sommet de la LHJMQ.



Les séries éliminatoires :


Avec leur fin de saison difficile, l’équipe de la grande Capitale ne trône plus seul dans les favoris aux grands honneurs. Si bien que la plupart des prédictions favorisent Gatineau ou Sherbrooke à la conquête du trophée Gilles-Courteau « Pour être honnête, nous n’étions plus les favoris, Halifax a failli nous rattraper au classement et de ce qu’on entendait c’était Sherbrooke ou Gatineau qui allait l’emporter. ». Les prédictions restent des prédictions, tout peut changer.


Au premier tour, les Remparts affrontent les Islanders de Charlottetown, eux qui ont terminé huitième dans l’Est. Québec n’en fait qu’une bouchée avec une victoire de cette série en quatre minces parties ; « Ça a bien été contre Charlottetown, mais c’était une équipe travaillante, donc ils nous ont bien préparés pour la suite ».


En route pour Rimouski, les éternels rivaux des Remparts. On peut s’attendre à une série remplie d’émotions et de physique ; « On s’attendait à une série physique en arrivant à Rimouski et c’est ce qu’on a reçu. Ils étaient aussi très travaillants, donc on a dû travailler fort de notre côté. ». Encore une fois, le verdict est simple, un balayage en quatre parties.


Direction Gatineau pour la demi-finale et selon les amateurs de sports au Québec, on peut s’attendre à un match ultime. Coup de théâtre, les Diables rouges l’emportent en quatre parties chaudement disputées ; « Jamais on aurait pensé gagner en quatre parties, mais en même temps, je ne crois pas qu’on ait volé cette série. On a marqué chaque fois qu’on avait l’opportunité et notre gardien William Rousseau a fait tellement d’arrêts clés. On a une équipe tellement dévouée et tous les gars étaient prêts à faire des sacrifices et suivre le plan de match. ».


Il ne reste plus qu’une étape à franchir pour Darcy et sa troupe : la finale. Afin d’obtenir le trophée Gilles-Courteau, l’équipe de Patrick Roy devra faire face aux Mooseheads d’Halifax. Les Remparts l’emportent en six parties grâce à un but de Pier-Olivier Roy qui parvient à la dernière minute de la rencontre « Il faut donner crédit à Halifax dans cette série, c’est la seule équipe à nous avoir vaincue en séries éliminatoires. On a gardé la même façon de jouer malgré les défaites, on a encore capitalisé sur nos chances. Le dernier match était incroyable, Kassim Gaudet marque pour égaliser à trois minutes de la fin et Roy qui marque un gros but à la dernière minute. Je n’en revenais pas, on perdait et trois minutes plus tard, on était champions. ».


Le lachenois a pris part à 16 rencontres en séries éliminatoires et a amassé trois points. Malgré le fait qu’il n’ait pas fait autant de points que Malatesta et compagnie, il aura inspiré ses compatriotes par son dévouement et son leadership sur la glace et en dehors. Il a même eu l’honneur d’avoir un discours d’avant-match à son effigie « Avant le sixième match contre Halifax, Patrick entre dans le vestiaire et commence à faire un speech sur comment il gagnerait une coupe pour des gars comme moi. Il pointait des joueurs et leur demandait s’ils allaient bloquer des tirs pour moi, gagner des batailles pour moi et il a fini par dire que lui il le ferait. J’étais hors de moi, c’était assez fou comme moment. ».


L’arrivée à Québec et la Coupe mémorial :


Les joueurs des Remparts ont fait le vol d’Halifax à Québec directement après la rencontre et sont arrivés vers minuit. Les gens étaient présents par milliers à leur sortie de l’avion malgré l’heure tardive « Ça c’était un beau moment, il était tard donc on ne s’attendait pas à voir autant de gens, mais c’était vraiment irréel. Ils n’étaient pas obligés d’être là, mais c’est ça Québec. ». La coupe Mémorial est le plus gros tournoi junior au Canada et selon tous les joueurs qui y sont passés, c’est un des plus durs à obtenir dans leur carrière. Certains des meilleurs espoirs juniors s’y retrouvent mais ça ne fait pas peur au numéro 64 ; « C’est sûr qu’il y a d’excellents joueurs, mais nous aussi on en a. Ce n’est pas un tournoi d’un joueur ou deux, c’est un effort d’équipe. ».

Les remparts ont gagné deux de leurs trois parties de la phase préparatoire ce qui les envoient directement en finale. Ils affrontent donc les Thunderbirds de Seattle mené par le puissant Dylan Guenther. Les Remparts remportent la Coupe mémorial grâce à une victoire de 5-0.


Thomas Darcy devient un double champion et peut se vanter d’avoir remporté ce trophée mythique ; « C’est un trophée qu’on a tellement rêvé de gagner quand on était jeune, mais je ne pensais pas y arriver un jour. Peu importe d’où tu viens et pour qui tu joues, tout est possible. Si tu mets les efforts de plus et que tu y crois assez un jour tu seras récompensé. ». Le futur est beau pour Thomas qui pourrait encore entendre son nom à l’encan de 2023. Il aura su faire tourner des têtes par son jeu offensif, défensif et son leadership incontesté. On lui souhaite le meilleur pour la suite de sa carrière.


Émile Beausoleil

-À la coupe-



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