Une série « Sanglante »

@RDS

Pour la première fois depuis 2004, les Sénateurs d’Ottawa et les Maple Leafs de Toronto s’affronteront en série éliminatoire. C’est la première fois depuis 2017 que les Sens font les séries. Est-ce que les Leafs pourront passer par-dessus les jeunes vedettes des Sens et remporter une ronde? Voici un survol de la bataille de l’Ontario.

En saison

Match 1 (12 novembre) : Sénateurs 3- Maple Leafs 0

Match 2 (25 janvier) : Sénateurs 2- Maple Leafs 1

Match 3 (15 mars) : Sénateurs 4- Maple Leafs 2

Les Sénateurs ont remporté tous leurs rencontres contre les Leafs cette saison, marquant 9 buts et en accordant seulement 3 buts.

Survol des Sénateurs d’Ottawa

C’est la première fois depuis le début de la reconstruction amorcée par Pierre Dorion que ce club va participer au bal printanier. Bien qu’elle a terminée avec la première place dans le quatrième as avec 97 points, la troupe de Travis Green a seulement un point derrière les Panthers de la Floride au troisième rang de la division Atlantique. Les Sens ont connu une saison remplie de hauts et de bas en accordant en moyenne 2,8 buts par match et a en marquant en moyenne 3, ce qui leur vaut respectivement la 13e et la 18e position dans ces aspects.

Forces

Ce qui fait la force des Sénateurs, c’est d’abord leur structure défensive et leur capacité à disputés les matchs serrés. Jake Sanderson s’impose comme un pilier défensif, solide autant à forces égales qu’en désavantage numérique. Ottawa termine d’ailleurs la saison avec un taux d’efficacité de 83,1 % en infériorité numérique, ce qui les place au 6e rang dans la LNH. Du côté des attaquants, le capitaine Brady Tkachuk est l’âme de cette formation. Il a connu la meilleure saison de sa carrière avec 39 buts, et son style de jeu composé de robustesse et d’intensité donne le ton à tout le groupe. En soutien, des jeunes comme Ridly Greig et Shane Pinto ont contribué de façon régulière, ajoutant de la profondeur à l’attaque. Il ne faut pas oublier l’acquisition de l’attaquant Dylan Cozens qui fait bien depuis son arriver. L’équipe joue avec une belle intensité collective, et la chimie sur la glace est évidente. Elle devient très difficile à affronter lorsque le premier but est inscrit.

Faiblesse

Cela dit, les faiblesses ne sont pas à négliger. Le manque d’expérience en séries pourrait peser lourd, notamment si l’intensité monte d’un cran contre leurs rivaux. L’équipe repose beaucoup sur son premier trio offensif, composé de Tkachuk, Stützle et Giroux. Si Toronto réussit à les contenir, le reste de l’attaque pourrait avoir du mal à suivre. De plus, malgré des améliorations, l’avantage numérique reste un point faible avec un taux de conversion de 18,4 %, ce qui place Ottawa au 23e rang de la ligue. Avec des joueurs offensifs talentueux comme Tim Stüzle, l’avantage numérique devra être plus efficace pour remporter cette série.

Survol des Maple Leafs de Toronto

Encore une fois, les Maple Leafs se présentent en séries avec une formation bourrée de talent, mais aussi une pression immense sur les épaules. Les attentes sont claires, surtout après plusieurs années d’échecs en première ou deuxième ronde. L’équipe n’a plus droit à l’erreur. Toronto a terminé la saison au premier rang de la division Atlantique avec un total de 108 points, devançant les Panthers de la Floride et le Lightning de Tampa Bay d’un souffle dans une lutte serrée jusqu’à la fin.

Forces

Sur le plan offensif, peu d’équipes peuvent rivaliser. Auston Matthews, Mitch Marner, William Nylander et John Tavares forment un quatuor redoutable. Leur jeu de puissance est l’un des meilleurs du circuit, avec un taux d’efficacité de 26,8 %, bon pour le 4e rang de la ligue. Leur capacité à créer des occasions en transition est redoutable, et Morgan Rielly apporte aussi une dimension offensive importante depuis la ligne bleue, malgré ses petites lacunes défensives. L’attaque torontoise est capable d’exploser à tout moment, même après une longue période sans marquer. Les Leafs possèdent également une excellente première passe en sortie de zone, ce qui leur permet d’installer rapidement leur jeu en zone offensive. Les défenseurs Simon Benoit et Brandon Carlo auront leur mots à dire sur le côté robustesse de l’équipe.

Faiblesses

Mais les mêmes problèmes reviennent année après année. Défensivement, Toronto montre des signes de vulnérabilité, particulièrement en transition, où les revirements peuvent coûter cher. Le désavantage numérique demeure un talon d’Achille, avec un taux d’efficacité de seulement 77,2 %, ce qui les place au 23e rang de la LNH. Le poste de gardien reste également un point d’interrogation. Aucun cerbère ne s’est imposé comme un numéro un incontestable, ce qui pourrait devenir un enjeu majeur dans une série serrée. Il faut aussi composer avec une pression médiatique et populaire énorme. À Toronto, chaque match est scruté à la loupe, et un mauvais départ pourrait rapidement miner la confiance du groupe. Le passé récent pèse également sur les épaules de cette équipe qui n’a toujours pas livré en séries malgré son talent.

Ce qui fera la différence

La série risque de se jouer sur quelques détails bien précis. Le duel entre Brady Tkachuk et Auston Matthews pourrait dicter le rythme, chacun incarnant le style et l'identité de son club. Toronto mise sur la finesse et la rapidité, alors qu’Ottawa s’appuie sur la robustesse et l’intensité. Les unités spéciales auront un impact important puisque Toronto excelle en avantage numérique alors qu’Ottawa se classe parmi les meilleures équipes en désavantage. La discipline deviendra donc un facteur clé pour les Sénateurs. La profondeur offensive pourrait également faire la différence, surtout si Ottawa réussit à soutirer des buts de ses trios de soutien face à une équipe torontoise qui repose beaucoup sur ses vedettes. Dans une série aussi émotive, l’équipe qui gardera la tête froide et qui résistera le mieux à la pression aura l’avantage.

Prédiction

Même si les Maple Leafs de Toronto ont l’avantage sur papier avec leur force offensive, je crois que l’intensité des Sénateurs va tout chambouler. Ce sera donc une série remportée par les Sénateurs d’Ottawa en 7 matchs.